La fermeture d’une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) constitue une étape délicate qui nécessite une parfaite maîtrise des démarches administratives et juridiques à suivre. Que ce soit pour des raisons personnelles, économiques, ou stratégiques, la cessation d’activité demande de respecter un cadre précis en 2025, afin de garantir une clôture efficace et conforme aux exigences légales. Le processus comporte plusieurs facettes – de la décision initiale à la radiation définitive – et s’accompagne de contrôles rigoureux notamment par le greffe et l’administration fiscale. L’importance d’une bonne gestion comptable et juridique ne saurait être sous-estimée dans ce cadre. Ce guide détaillé explore les différentes étapes et formalités requises pour mener à bien la cessation d’activité d’une SASU, tout en intégrant les nouveautés réglementaires et les bonnes pratiques actualisées.
Les étapes clés pour procéder à la cessation d’activité d’une SASU en 2025
La cessation d’activité d’une SASU implique une série d’étapes incontournables structurées autour de la dissolution, de la liquidation, puis de la radiation de la société. La singularité de la SASU, en raison de son unique associé, simplifie certains processus administratifs tout en maintenant des exigences légales strictes à respecter. Il est essentiel de bien comprendre chaque phase pour éviter les erreurs susceptibles d’engendrer des retards ou des contentieux juridiques.
La première étape consiste à décider formellement la dissolution de la société. Cette décision revient exclusivement à l’associé unique, qui doit rédiger un procès-verbal actant cette volonté. Dans ce document, il est nécessaire de spécifier que la SASU va subsister uniquement pour les opérations de liquidation, nommer un liquidateur, et préciser le siège de la liquidation. Le choix du liquidateur peut être l’associé lui-même ou un tiers qualifié, responsable de la clôture des comptes et du recouvrement des créances.
Après cette décision, la SASU doit publier un avis dans un journal d’annonces légales du département du siège social. Cette formalité est cruciale pour informer les tiers de la dissolution en cours et initier la phase de liquidation. L’annonce doit comporter des mentions obligatoires telles que la dénomination sociale, l’adresse du siège, la date de dissolution, le nom et l’adresse du liquidateur.
Dans un délai maximal d’un mois après la nomination du liquidateur, le dossier de dissolution doit être déposé en ligne via le guichet unique des formalités des entreprises, accompagné des pièces justificatives (procès-verbal, attestation de parution de l’annonce, déclaration de non-condamnation du liquidateur, etc.).
Vient ensuite la liquidation à proprement parler. Le liquidateur procède à l’inventaire de l’actif et du passif, recouvre les créances, règle les dettes grâce à la vente des biens, et met un terme aux contrats en cours. Cette phase nécessite souvent une collaboration étroite avec un expert-comptable pour assurer la conformité comptable des opérations.
Enfin, une fois la liquidation achevée, l’associé unique approuve le bilan final lors d’une assemblée générale incontournable. Le procès-verbal de clôture est rédigé, et une nouvelle publication dans un journal d’annonces légales est effectuée pour signaler la clôture des opérations. La radiation définitive au registre du commerce et des sociétés (RCS) via le greffe marque la fin officielle de la SASU.
- Rédaction du procès-verbal de dissolution et nomination du liquidateur
- Publication d’une annonce légale
- Dépôt du dossier de dissolution au guichet unique
- Réalisation des opérations de liquidation comptable et juridique
- Assemblée générale de clôture et demande de radiation au greffe
Étape | Description | |
---|---|---|
Décision de dissolution | Rédaction procès-verbal par l’associé unique | Immédiat |
Annonce légale | Publication dans un journal habilité du département | Dans le mois suivant la dissolution |
Dépôt au guichet unique | Transmettre dossier avec pièces justificatives | Dans les 30 jours |
Liquidation | Réalisation de l’actif et apurement du passif | Variable selon complexité |
Clôture et radiation | Assemblée générale, publication et demande au greffe | Après liquidation complète |

Procédure de liquidation judiciaire : quand et comment intervenir en SASU
La liquidation judiciaire concerne surtout les SASU en cessation des paiements, c’est-à-dire dans l’impossibilité de faire face à leurs dettes avec les actifs disponibles. Cette procédure est une mesure judiciaire qui met fin à l’activité lorsque le redressement est impossible. La demande doit être déposée auprès du tribunal compétent dans les 45 jours suivant la cessation de paiement, généralement par le président ou par le créancier.
Contrairement à la dissolution amiable, la liquidation judiciaire suit un processus imposé par la justice, incluant plusieurs étapes :
- Dépôt d’une déclaration de cessation des paiements par le dirigeant.
- Examen de la situation par le tribunal qui statue sur le prolongement ou l’arrêt immédiat de l’activité.
- Nomination d’un liquidateur judiciaire chargé de réaliser l’actif et d’apurer le passif.
- Vente des biens pour régler les créanciers, selon un calendrier fixé par la juridiction.
- Clôture de la procédure par le tribunal, suivi de la radiation officielle de la SASU.
Le rôle du liquidateur judiciaire est fondamental ; il agit sous supervision judiciaire et s’assure du respect des droits de tous les créanciers. Le dirigeant perd alors ses pouvoirs de gestion au profit du liquidateur qui organise la fin ordonnée des activités. Cette procédure garantit la transparence et l’équité dans les relations commerciales en temps de cessation d’activité forcée.
Voici un tableau comparatif entre liquidation amiable et liquidation judiciaire :
Caractéristique | Liquidation Amiable | Liquidation Judiciaire |
---|---|---|
Décision | Associé unique | Tribunal de commerce |
Motif | Bonne volonté ou accord | Incapacité de paiement |
Durée | Variable selon liquidation | Strictement encadrée par le tribunal |
Nomination liquidateur | Choisi par associé | Nomination judiciaire |
Pouvoirs du dirigeant | Replié au liquidateur | Dirigeant déchu |
Les spécificités juridiques et fiscales liées à la cessation d’activité d’une SASU en 2025
Sur le plan juridique, la cessation d’activité d’une SASU entraîne la fin de la personnalité morale de la société après la radiation au registre du commerce et des sociétés. Cela implique une responsabilité finale accrue pour l’associé unique concernant les éventuelles dettes non apurées.
Fiscalement, la liquidation génère plusieurs types d’impositions à respecter :
- Impôt sur les sociétés : Les résultats comptables des derniers exercices sont soumis à l’impôt. Le taux normal est de 25 % en 2025, avec un taux réduit à 15 % sous conditions (ex : PME de moins de 10 millions € de chiffre d’affaires).
- Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : La cession des stocks est en principe soumise à TVA, sauf en cas de cession globale du fonds de commerce.
- Plus-values de liquidation : Imposées au taux de 12,8 %, auxquelles s’ajoutent 17,2 % de prélèvements sociaux, sauf si la liquidation bénéficie d’un régime de faveur.
- Boni de liquidation : Si la liquidation dégage un boni, celui-ci doit être déclaré au service des impôts et peut être soumis à une taxation spécifique à 2,5 %.
La SASU doit également respecter les obligations déclaratives auprès de l’URSSAF et les régimes sociaux liés à la cessation d’activité du président ou du dirigeant. La transmission des déclarations sociales est indispensable pour éviter tout litige ultérieur.
Un accompagnement par un cabinet comptable ou un expert juridique est souvent recommandé pour anticiper correctement ces aspects financiers et administratifs, notamment pour :
- Calculer avec précision les montants à reverser.
- Préparer la déclaration fiscale de clôture.
- Orchestrer les relations avec les administrations fiscales et sociales.
- Prendre en compte l’impact fiscal de la cessation.
Aspect | Détail | Conséquences |
---|---|---|
Impôt sur les sociétés | 25 % taux normal, 15 % taux réduit selon conditions | Taxation des bénéfices restants |
TVA | Cession de stocks taxable sauf cession globale de fonds | Déclaration et paiement de TVA |
Plus-values liquidation | 12,8 % + 17,2 % prélèvements sociaux | Taxe sur les gains de liquidation |
Boni de liquidation | Déclaration obligatoire, taxe de 2,5 % | Imposition sur le surplus après paiement des dettes |
La mise en sommeil de la SASU : une alternative à la cessation définitive
La mise en sommeil correspond à une cessation temporaire de l’activité, sans pour autant liquider la société. Cette option peut être envisagée lorsque l’associé unique souhaite interrompre temporairement l’exercice commercial pour raisons économiques ou stratégiques, tout en conservant la structure légale intacte.
Les formalités sont simplifiées par rapport à une cessation définitive :
- Décision formelle de suspension prise par l’associé unique dans les conditions statutaires.
- Déclaration modificative auprès du greffe via le guichet unique, stipulant la mise en sommeil.
- Publication d’une annonce légale peut être requise pour informer les tiers.
- Durée maximale de suspension : 2 ans, au-delà, une radiation peut être prononcée d’office.
Durant la mise en sommeil, la SASU ne réalise plus d’activité économique, mais reste inscrite au RCS, et doit continuer à effectuer certaines obligations déclaratives (comptables, fiscales et sociales). Une reprise est possible en respectant les démarches inverses pour réactiver l’activité.
Cette alternative évite les coûts et les formalités complexes de la dissolution-liquidation, tout en protégeant la possibilité d’un redémarrage rapide. Toutefois, elle implique des coûts fixes (exemple : frais de greffe, tenue de comptabilité minimale) qui doivent être pris en compte.
Caractéristique | Mise en sommeil SASU | Cessation d’activité définitive |
---|---|---|
Durée | Maximum 2 ans | Permanente |
Formalités | Déclaration simple auprès du greffe | Dissolution, liquidation et radiation |
Obligations fiscales | Déclarations minimales | Déclaration complète de clôture |
Coûts | Modérés | Plus élevés |

Les formalités administratives et les bonnes pratiques pour une cessation d’activité réussie
La réussite de la cessation d’activité d’une SASU en 2025 repose sur l’exécution rigoureuse des formalités administratives et l’adoption de procédures optimisées. Chaque étape fait l’objet d’une réglementation précise, et la moindre omission peut retardé la radiation définitive ou entraîner des pénalités.
Les formalités englobent :
- La rédaction précise et conforme des documents officiels (procès-verbaux, annonces légales, déclarations).
- La transmission des dossiers et pièces justificatives auprès des administrations compétentes via le guichet unique pour la simplification des démarches.
- La coordination avec un expert-comptable pour assurer la régularité des opérations financières et la conformité des comptes.
- Le suivi des déclarations URSSAF et fiscales, notamment sur la cessation des obligations sociales liées au président de la SASU.
- L’archivage rigoureux des pièces liées à la dissolution et à la liquidation, pour pouvoir justifier la conformité en cas de contrôle.
Pour éviter tout imprévu, il est conseillé de :
- Planifier suffisamment à l’avance chaque étape et réserver les publications dans les journaux d’annonces légales.
- Utiliser les services en ligne du guichet unique pour suivre en temps réel l’avancement administratif.
- Se faire accompagner par un spécialiste juridique, surtout si des difficultés financières ou juridiques sont présentes.
- Anticiper le traitement des dettes et des créances afin de ne pas laisser de passif non traité.
En cas de non-respect ou de retard dans les formalités, la société peut s’exposer à des sanctions administratives, y compris une annulation ou un refus de radiation, maintenant ainsi une existence juridique inappropriée. L’accompagnement professionnel devient alors un levier de sécurité dans le processus.
Formalités | Description | Recommandation |
---|---|---|
Procès-verbal de dissolution | Document légal engageant la décision de l’associé unique | Rédiger avec soin et conformité |
Annonce légale | Publication obligatoire dans journal départemental | Choisir un journal agrée du même département que le siège |
Dépôt dossier guichet unique | Transmission électronique sécurisée | Fournir toutes les pièces au complet |
Déclarations URSSAF et fiscales | Informer les organismes sociaux de la cessation | Respecter les délais pour éviter pénalités |
Radiation au greffe | Clôture juridique finale de la SASU | Vérifier la conformité du dossier |
FAQ sur la cessation d’activité d’une SASU
- Quels sont les délais maximums pour dissoudre une SASU ?
La dissolution doit être actée rapidement, et le dépôt du dossier sur le guichet unique doit intervenir sous un mois après la décision. La liquidation peut durer plusieurs mois selon la complexité. - Peut-on dissoudre une SASU si elle est en difficulté financière ?
Oui, à condition que la liquidation soit amiable. En cas d’insolvabilité, une liquidation judiciaire doit être demandée par le tribunal. - Quelles sont les obligations fiscales en fin de SASU ?
Il faut déclarer les résultats, les éventuelles plus-values, et le boni de liquidation si applicable. La TVA doit également être réglée sur les stocks cédés. - Comment gérer la cessation auprès de l’URSSAF ?
Le président doit effectuer une déclaration de cessation d’activité auprès de l’URSSAF pour arrêter les obligations sociales. - Que se passe-t-il si les formalités ne sont pas respectées ?
La société peut rester juridiquement active, subir des pénalités, et voir la procédure retardée voire annulée.